La gouvernance polycentrique du cybercrime: Les réseaux fragmentés de la coopération internationale

L’une des caractéristiques fondamentales de la délinquance numérique est sa nature transnationale, qui semble constituer un obstacle majeur à l’harmonisation et la coordination de ressources policières, par définition locales. L’étude empirique de la gouvernance internationale du cybercrime nous offre cependant une image bien différente de la situation. Cet article utilise la méthode de l’analyse des réseaux sociaux (ARS) afin de modéliser la structure polycentrique des acteurs et des initiatives qui incarnent la coopération anti-cybercriminalité. En se basant sur un corpus de 657 acteurs organisationnels participant à 51 initiatives, on applique la technique des réseaux d’affiliation (ou réseaux à deux dimensions) pour mesurer la cohésion du réseau global, identifier les acteurs publics et privés occupant un rôle central dans ce dispositif, ainsi que ceux jouant un rôle d’intermédiaire (ou de broker) entre des sous-groupes géographiques ou fonctionnels relativement segmentés.

Ce contenu a été mis à jour le 9 décembre 2017 à 16 h 01 min.