La police au Québec: l’art du réformisme pragmatique

« Réformer la police » est devenu un thème récurrent dans les pays nord américains et européens. Diversement motivée, selon les circonstances et les contextes respectifs, cette volonté de réformer un appareil policier jugé inadapté, si pas obsolète, a souvent conduit les pays européens, et notamment la Belgique, à s’intéresser à la manière dont des réformes ont été entreprises tant aux Etats-Unis, au Canada ou au Royaume-Uni qu’aux Pays-Bas.

Si les Pays-Bas ont souvent servi de passerelle aux idées anglo-saxonnes pour les belges néerlandophones, de la même manière le Québec en général et Montréal en particulier offrent aux francophones un double attrait : une proximité linguistique et une fenêtre sur les idées et les modèles nord américains. Des idées dont on espère souvent qu’elles déboucheront sur une percée décisive, remédiant à ce qui est fréquemment présenté comme une crise de légitimité des institutions publiques, au premier rang desquelles on trouve la police et la justice.

Présentant les actes d’une journée d’études ayant pris place au Parlement belge, le présent ouvrage n’a pas l’ambition de faire une présentation de l’excellence d’un modèle qui apporterait « la » solution. Il envisage plutôt, au travers d’un exposé franc et d’une discussion ouverte, de questionner les changements, les solutions adoptées avec des bonheurs divers dans le cadre d’une volonté de réforme au Québec.

Après le coup de tonnerre initial de « la » réforme des polices en Belgique apparaissent constamment de nouveaux enjeux dans la gestion d’un changement souvent présenté comme continu. Ne rompant pas avec la tradition du regard porté sur les expériences étrangères, l’attention accordée ici aux initiatives québécoises doit s’envisager comme un dialogue avec celles-ci et un modèle qu’elles ne revendiquent pas, celui d’adaptations successives et d’harmonisations concomitantes assumées pragmatiquement.

Ce contenu a été mis à jour le 21 juin 2015 à 11 h 28 min.